lundi 31 août 2009

Les téléphones sans fil causent des tumeurs cérébrales

Article publié le site informationhospitalière.com, le 31 Aout 2009

Les téléphones sans fil causent des tumeurs cérébrales, selon une nouvelle étude d’un collectif international sur les champs électromagnétiques

BERKELEY, Californie et SUTTON COLDFIELD, Angleterre--Une nouvelle étude, Téléphonie sans fil et tumeurs cérébrales : 15 motifs d’inquiétude, Science, manipulation et vérité sur Interphone, a été publiée aujourd’hui par un collectif international d’activistes des champs électromagnétiques. Les groupes ayant participé à l’étude comprennent Powerwatch et le Radiation Research Trust au Royaume-Uni, l’EMR Policy Institute, ElectromagenticHealth.org et la Peoples Initiative Foundation aux États-Unis.

L’exposé discute de la recherche sur le téléphone sans fil et les tumeurs cérébrales, et conclut :

- L’usage du téléphone sans fil entraîne un risque de tumeur cérébrale.

- Les études financées par l’industrie des télécoms sous-estiment le risque de tumeur cérébrale.

- Le risque de tumeur cérébrale est plus important chez l’enfant que chez l’adulte.

Cette étude qui a été envoyée aujourd’hui aux chefs de gouvernement et aux médias, détaille onze vices de conception de l’étude menée dans 13 pays et financée par l’industrie des télécoms. L’étude Interphone, lancée en 1999, visait à déterminer le risque de tumeur cérébrale, mais a vu sa publication différée de plusieurs années. Les éléments de cette étude qui ont été publiés jusqu’à présent révèlent ce que les auteurs appellent un « biais systémique » qui sous-estime considérablement le risque de tumeur cérébrale.

Les vices de conception concernent la catégorisation des sujets utilisant un téléphone portable (qui émet le même rayonnement hyperfréquence que le téléphone sans fil) et qui sont qualifiés de « non exposés », l’exclusion de nombreux types de tumeur cérébrale, l’exclusion des personnes décédées ou trop malades du fait de leur tumeur cérébrale pour être interrogées, et l’exclusion des enfants et des jeunes adultes qui sont plus vulnérables.

Lloyd Morgan, auteur principal et membre de la Bioelectromagnetics Society déclare : « L’exposition au rayonnement du téléphone sans fil est la plus grande expérimentation de santé humaine jamais entreprise sans consentement éclairé, avec quelque 4 milliards de participants enrôlés. La science montre que l’usage du téléphone sans fil accroît le risque de tumeur cérébrale, ainsi que de carcinome oculaire, de tumeur des glandes salivaires, de cancer testiculaire, de lymphome non hodgkinien et de leucémie. Le public doit être informé. »

Les chercheurs internationaux qui soutiennent l’étude « Téléphonie sans fil et tumeur cérébrale : 15 motifs d’inquiétude » comprennent Ronald B. Herberman, MD, directeur d'Emeritus, University of Pittsburgh Cancer Institute ; David Carpenter, MD, directeur de l’Institute for Health and the Environment, University at Albany ; Martin Blank, PhD, professeur agrégé de physiologie et de biophysique cellulaire, Columbia University ; professeur Yury Grigoriev, président du Comité national russe sur la protection contre les rayonnements non ionisants, et de nombreux autres.

mercredi 26 août 2009

Une antenne-relais interdite à Paris

NOUVELOBS.COM | 26.08.2009 | 18:12

La justice a interdit à l'opérateur l'installation d'une antenne-relais, prévue à moins de 15 mètres d'une chambre à coucher, dans le XIIIe arrondissement. Une première dont les associations se félicitent.

L'opérateur de téléphonie mobile Orange s'est vu interdire mercredi 26 août par la justice l'installation d'une antenne-relais sur le toit d'un immeuble du XIIIème arrondissement de Paris, à la grande satisfaction des associations qui luttent contre la prolifération de ces dernières. L'opérateur télécoms prévoyait d'installer cette antenne à moins de 15 mètres de la chambre à coucher d'un habitant alors que la distance de sécurité est de 100 mètres. C'est la première fois qu'une interdiction de ce type est prise à Paris. Elle pourrait faire jurisprudence.
Le juge, saisi en procédure d'urgence par le syndicat de copropriétaires et par deux habitants de l'immeuble voisin, a considéré que le risque était non négligeable pour la santé des habitants, selon ce jugement intervenu le 11 août.

"Un risque qui ne peut être négligé"


"Même si les connaissances scientifiques actuelles ne permettent pas de déterminer avec certitude l'impact exact des ondes électromagnétiques lorsqu'elles traversent les parties communes de l'immeuble, il existe un risque qui ne peut être négligé de répercussion de ces ondes sur l'état sanitaire des habitants se trouvant à l'intérieur", écrit le juge des référés du tribunal de grande instance de Créteil.
Selon lui, "il appartient au juge judiciaire de faire respecter le principe de précaution".

"Des adultes sont concernés"

Plusieurs jugements ont déjà contraint des opérateurs à des retraits d'antenne mais les tribunaux n'ont eu que très peu l'occasion de se prononcer sur des demandes d'interdiction préalables aux installations. En mars le tribunal d'Angers avait interdit une implantation en raison de la proximité d'une école.
Ce qui est particulièrement nouveau cette fois-ci "c'est que des adultes sont concernés" et qu'"il s'agit d'une antenne dans Paris intramuros", souligne Me Laurent Frölich, un des deux défenseurs des plaignants de l'avenue d'Italie.

"Les effets potentiels sur la santé"

A Paris, le seuil d'exposition est fixé à 2 volts/m par la charte parisienne de téléphonie mobile négociée entre la Ville et les opérateurs, soit un seuil plus bas que celui défini dans l'ensemble de la France. Néanmoins, une conférence de citoyens a préconisé en juin de réduire les seuils à 0,6 volts/m.
Les associations Priartem et Agir pour l'environnement, en pointe dans la lutte contre les antennes, se sont félicitées que le juge ait considéré "les effets potentiels sur la santé des riverains comme une évidence".

Et le Grenelle des ondes ?

Elles ont aussi vu dans la nécessité d'une intervention de la justice la preuve du peu d'effet du "Grenelle des ondes", qui avait rassemblé en mai associations, opérateurs, élus et gouvernement.
Le "Grenelle des ondes", qui s'était intéressé aussi aux téléphones portables, était resté très prudent sur les antennes relais, prônant un "suivi raisonné des seuils d'exposition" au moyen de modélisations mathématiques. Il avait envisagé que des expérimentations de diminution des seuils d'exposition soient menées dans des villes volontaires.
Priartem et Agir pour l'environnement ont lancé un "appel à moratoire" concernant toute nouvelle implantation dans l'attente des résultats de cette expérimentation.

Orange fait appel


Quant aux opérateurs, ils avaient espéré à l'issue du Grenelle une "sécurisation juridique". "Trouvons une procédure qui permette que les litiges ne se règlent pas devant les tribunaux", avait indiqué leur association, l'Afom.
La société Orange a annoncé qu'elle faisait appel de la décision.
Le sujet des antennes devrait revenir prochainement au premier plan, avec le rapport attendu sur la téléphonie mobile de l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail, qui devrait être publié en septembre ou octobre.


(Nouvelobs.com avec AFP)

jeudi 20 août 2009

Bienvenue dans le premier camping garanti « sans ondes »

Article paru dans Le Parisien, le 14 aout 2009

Assis à une table de camping face à son déjeuner, Philippe, originaire de la Côte-d’Or, a le sourire aux lèvres. « C’est mieux qu’ailleurs, c’est sûr ! » souffle-t-il, les traits encore tirés. Dans cet îlot de campagne drômoise, seul le bruit d’un TGV lancé à pleine allure rompt ponctuellement le silence.
Comme les trois autres campeurs, Philippe s’est offert des vacances… sans ondes électromagnétiques. Ce dimanche, il a donc posé sa valise dans la première « zone refuge » pour électro-hypersensibles ou EHS (lire ci-contre), ouverte il y a deux semaines et dont l’emplacement reste confidentiel. Sur place, les camping-cars au plancher habillé par de grandes plaques de métal, arborent de curieuses fenêtres recouvertes d’aluminium. « Le métal réfléchit les ondes, les EHS sont donc protégés. Les personnes les plus en détresse peuvent venir s’y réfugier », explique Serge Sargentini, de l’association Next-Up, créateur de ce camping.
Ici, inutile d’essayer d’allumer son portable. Niché dans une « zone blanche » aucun opérateur mobile ne la couvre , le camp ne reçoit encore qu’une dizaine de vacanciers dans des abris mis gracieusement à disposition, le temps qu’ils se ressourcent. « Les demandes sont croissantes, nous espérons à l’avenir ouvrir un véritable écovillage », ajoute cet ex-militaire.

Une sonde pour chacun

Arrivée deux jours plus tôt, Claudie, la cinquantaine, sort enfin de sa voiture-lit protégée par une carrosserie, où elle passait jusque-là le plus clair de son temps. Les joues creusées « par le shoot d’ondes » qu’elle a essuyé « en allant faire ses courses », elle prend du repos. « J’ai cru que je devenais agoraphobe jusqu’à ce que je constate que mes nausées et mes vertiges coïncidaient toujours avec un portable en marche à quelques mètres de moi », raconte-t-elle.
Au camping, chacun est muni d’une petite sonde isotropique qui mesure le voltage de l’air ambiant à la première suspicion d’ondes dans les parages. A ceux qui seraient tentés de sourire, tous opposent leurs histoires de souffrances tant physiques que psychologiques, dues à la multiplication des appareils électriques. « J’ai réussi à force de persuasion à faire éteindre la wi-fi de mes voisins », explique Philippe. « Bien sûr que je l’ai pris pour un fou, glisse Véronique, sa compagne qui se définit comme normale. Maintenant, je le crois, car il souffre vraiment. » Ancienne chargée de communication à l’Urssaf, Anne est elle aussi venue chercher un peu de quiétude dans ce campement sans ondes, mais appréhende son retour en Vendée, où elle vit avec sa fille de 13 ans : « J’ai peur que les douleurs soient plus violentes encore », glisse-t-elle, inquiète.

mardi 4 août 2009

Pr Belpomme : "Un problème majeur"

Article paru dans le Dauphiné Libéré, le 29 juillet 2009

Le professeur Dominique Belpomme est le président de l'ARTAC (association pour la recherche thérapeutique anticancéreuse). Ce groupe de recherche français est l'un des plus avancés sur la question des EHS en Europe.

"Cela fait un an que nous travaillons sur le syndrome d'intolérance aux champs électromagnétiques (le SICEM)" explique le scientifique. "En Europe, la population concernée est estimée de 1 à 10 %. C'est un problème de santé majeur, un véritable problème de santé publique !" Fatigue, insomnie, dépression, mais potentiellement aussi risques "de sclérose en plaques, ou bien de maladie d'Alzheimer chez des sujets jeunes" seraient liés à l'influence de ces champs.

"Aujourd'hui, nous sommes sûrs que ce sont de vrais malades". Des diagnostics rendus possibles grâce aux tests mis au point par l'association : encéphaloscan, tests biologiques, marqueurs sanguins.

"Nous avons la certitude que c'est l'addition des différentes sources de champs électromagnétiques des antennes relais, en passant par les lignes hautes tensions, la Wifi etc., qui provoque l'EHS".
"Lente prise
de conscience"

Reste à déterminer pourquoi certains en souffrent et d'autres non. "Nous avons une hypothèse de recherche impliquant les magnétosomes, des micro-électro aimants que nous avons dans le cerveau".

"La prise de conscience est lente mais elle commence. Plus de 100 communes ont déjà décidé de revenir à des zones de 0.6 volts/mètre. On peut se demander si le Grenelle va permettre de concrétiser des décisions, mais les choses bougent un peu..."

En attendant une politique de l'aménagement du territoire adéquate et que le syndrome des EHS soit reconnu "comme une maladie sociétale ou professionnelle par la Sécurité Sociale" (combat qui sera mené dès la rentrée prochaine), le professeur Belpomme préconise quelques principes de précaution.

Pas de téléphone portable pour les moins de 12 ans, pas non plus pour les femmes enceintes, pas d'antenne relais près des écoles, des crèches, des maternités et des hôpitaux, et surtout que toutes fréquences confondues, on ne dépasse pas les 1 volt / m dans les lieux publics...

France : La ville de La Seyne veut être pilote en matière de réduction des ondes


Article paru dans Var Matin, le 29 juillet 2009.

« On ne peut pas faire semblant, faire comme s'il n'y avait aucun problème. Le problème des ondes électromagnétiques relève de la santé publique, et les municipalités doivent y jouer leurs rôles. » Raphaële Leguen, première adjointe à La Seyne, et le conseiller municipal vert Jean Michel ont ainsi annoncé « au nom du principe de précaution » que la commune postule en tant que « ville pilote candidate au 0,6 volt par mètre ». Alors qu'aujourd'hui, en France, le seuil maximal théorique s'élève à 41 v/m !

Ces expérimentations sont rendues possible grâce à l'intervention de l'association « Robins des Toits » au récent Grenelle des ondes.

« Le cliché sur des écolos rétrogrades anti-progrès et s'éclairant à la bougie a vécu », notait ainsi Jean Michel. « Nous n'avons rien contre les opérateurs, ni contre la téléphonie mobile qui rend des services incroyables, mais son développement ne doit pas se faire au détriment de la santé publique. Il est ainsi inconcevable que des antennes soient installées à proximité d'écoles. »

Une cinquantaine d'antennes de plus de quatre mètres sont recensées par la municipalité sur le territoire de la commune. Celles inférieures à 4 mètres ne nécessitent aucune demande d'autorisation en mairie, leur nombre est donc ignoré.

Avec la baisse de la puissance, il sera peut-être nécessaire d'en implanter d'avantage, afin que la couverture réseau soit suffisante. « Et même si nous ne sommes pas sélectionnés parmi les villes pilotes, nous ferons en sorte de réduire significativement les puissances d'émission des ondes électromagnétiques sur la commune », observait enfin la première adjointe.