lundi 25 mai 2009

La mairie neutralise l’antenne-relais

Paru dans le journal Le Parisien, le 16 mai 2008.

C’est une première. La mairie de Clamart vient de désactiver autoritairement une antenne-relais de téléphonie mobile au nom du principe de précaution.

Située sur le toit du centre administratif, l’antenne de l’opérateur Orange se trouve à proximité immédiate de deux écoles, l’école de la Mairie et l’école privée Saint-Joseph, et peu éloignée de la crèche Sainte-Emilie. Des éléments qui ont été déterminants dans la décision du maire de la neutraliser.

« Elle avait été autorisée par mon prédécesseur en 1997 via une convention d’une durée de neuf ans, explique Philippe Kaltenbach, maire (PS) de la ville. Nous l’avons dénoncée en octobre 2005 et France Télécom aurait dû couper l’installation en mai 2006. Au bout de trois ans de délai, ne voyant rien venir, nous avons fini par décider que cela suffisait et nous avons tout simplement coupé l’alimentation. »
De son côté, Orange met en avant des difficultés à trouver un autre lieu d’implantation pour son antenne en centre-ville. Il faut dire que depuis son élection en 2001, Philippe Kaltenbach a décidé de ne plus louer de toitures de la ville ou de Clamart Habitat à des opérateurs de téléphonie mobile. Une modification du PLU (plan local d’urbanisme) interdit également l’installation de ces antennes sur des bâtiments privés distants de moins de 100 m d’un établissement scolaire ou d’une crèche.


Implantation indésirable


« Je ne veux pas être associé de près ou de loin aux antennes-relais, avance le maire. Et je préfère gêner quelques usagers que de me voir reprocher des problèmes de santé sur les enfants dans quelques années. » Dans cette optique, la ville pourrait prochainement renouveler l’opération sur un bâtiment appartenant à Clamart Habitat et situé rue de Bretagne. Et cette fois, c’est une convention avec l’opérateur Bouygues Télécom qui arrive à son terme.

Vers l'interdiction du portable dans les écoles primaires

Publié dans Le Figaro, le 25 mai 2008

Cette proposition fait partie des dix orientations retenues par le gouvernement à l'issue du «Grenelle» des antennes-relais. Des expérimentations d'abaissement de seuils d'émission des antennes pourraient être effectuées dans des villes candidates.

Pas de portable à l'école primaire, c'est la principale mesure concrète retenue à l'issue de la table ronde «radiofréquence, santé et environnement». Ce «Grenelle» des antennes-relais qui réunit représentants de l'Etat, associations, opérateurs et élus s'est prononcé pour l'interdiction de l'usage du portable pour les enfants de six à dix ans dans toutes les écoles primaires. Cette mesure est aujourd'hui du ressort de chaque établissement.

Parmi les dix orientations retenues par le gouvernement figurent entre autres la proposition de portables qui ne permettent l'utilisation qu'en SMS, évitant ainsi toute exposition aux ondes, et la mise au point de téléphones mobiles sans haut-parleur, ce qui obligerait à utiliser l'oreillette.

En ce qui concerne les antennes relais, les ministres Roselyne Bachelot (Santé) Nathalie Kosciusko-Morizet (Economie numérique) et Chantal Jouanno (Ecologie) ont retenu «le lancement de modélisations sur ordinateur» des émissions, suivies «le cas échéant d'expérimentation dans des villes volontaires d'une modification des seuils». Les ministres ont souligné qu'elles prendraient compte de l'avis de l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail) qui sera rendu en septembre 2009.

Quelques heures plus tôt sur BFM, Chantal Jouanno s'était montrée favorable à l'expérimentation d'une baisse de la valeur des émissions des antennes à 0,6 volt par mètre, ce que demandent les associations.

«Manque de transparence» au sujet des antennes-relais

Pointant du doigt le «manque de transparence» sur l'éventuelle nocivité des antennes-relais, la secrétaire d'État à l'Écologie a également souligné qu'il fallait distinguer les téléphones portables, sur lesquels on sait qu'il y a des «incertitudes», et les antennes, à propos desquelles «personne n'a pu conclure qu'il y avait un risque». Selon l'Académie de médecine, aucun risque n'a été officiellement établi. « Etre exposé pendant vingt-quatre heures à une antenne à 1volt par mètre donne la même exposition que de téléphoner avec un portable durant trente secondes» indiquait en mars dernier l'Académie.

Cependant, les opérateurs SFR, Orange et Bouygues Télécom ont déjà été condamnés à démonter des antennes que certains accusent de provoquer migraines et douleurs articulaires. «C'est un problème qui n'est pas scientifique mais l'opinion publique se pose des questions et il faut lui avancer des réponses», a expliqué la secrétaire d'Etat à l'Ecologie. «Cette table ronde n'est pas définitivement terminée. Après septembre, il faudra qu'on se retrouve» a averti Chantal Jouanno. Ces retrouvailles se feront sans les associations Priartem et Agir qui, jugeant ces annonces insuffisantes, ont indiqué qu'elles suspendaient leur participation au Comité de suivi qui doit prendre le relais du «Grenelle» des antennes-relais.

vendredi 22 mai 2009

Le Liechtenstein veut imposer un seuil d'émission draconien

Article paru dans LE MONDE | 21.05.09 | 14h05

SURPRENANT Liechtenstein : confetti alpin de 35 000 habitants coincé entre la Suisse et l'Autriche, surtout connu pour l'hospitalité de sa place financière, la principauté a décidé de dicter sa loi aux opérateurs de téléphonie mobile. En adoptant, le 29 mai 2008, une loi sur la protection de l'environnement, le Parlement de Vaduz a donné quatre ans aux industriels pour se conformer à une nouvelle réglementation particulièrement restrictive : un taux d'émission des antennes-relais limité à 0,6 volt par mètre (V/m).

Depuis, rien ne va plus entre les grands de la téléphonie mobile - Swisscom et Orange notamment - et le Liechtenstein. Une épreuve de force s'est engagée, dont la première manche se jouera entre les 27 et 30 mai, lors de la prochaine session parlementaire. A cette date, les vingt-cinq députés du Landtag examineront les rapports d'étape que leur ont remis les opérateurs - conformément à la loi - sur la mise en oeuvre de ce seuil. Et leurs conclusions ne vont pas dans le sens voulu par la principauté.

"Dans ces conditions, il ne sera plus possible d'exploiter un réseau de téléphonie mobile", résume Christian Neuhaus, porte-parole de Swisscom, dont la firme a "stoppé tout investissement dans le pays depuis une bonne année". "Economiquement et techniquement", ce seuil de 0,6 V/m est "impossible", assure encore M. Neuhaus. Le paysage - au sens propre - en serait défiguré : "Il faut 150 à 200 antennes de plus." Ce seuil, que personne n'a encore expérimenté dans le monde, est réclamé par les associations françaises qui ont demandé, sans succès, qu'il soit testé dans plusieurs villes de l'Hexagone.


LE "GRAND FRÈRE" SUISSE


Quelle mouche a donc piqué les parlementaires du Liechtenstein ? Ils ont décidé de se doter, comme le "grand frère" suisse, d'une nouvelle loi sur la protection de l'environnement. Gestion des déchets, protection contre le bruit, pollution de l'air, ondes électromagnétiques, utilisation des engrais, organismes génétiquement modifiés (OGM) : tout y est passé. Mais alors que les limites d'émission des antennes-relais en Suisse sont déjà dix fois plus restrictives qu'au niveau international (6 V/m contre 40 à 60 V/m en Europe) et qu'aucun riverain ne le demandait, le Liechtenstein a décidé, sous l'impulsion de ses trois députés Verts, "d'aller plus loin", explique le directeur de l'Office de protection de l'environnement du Liechtenstein, Helmut Kindle.

Le texte de loi précise ainsi que "les propriétaires d'une installation sont tenus, à l'aide de mesures appropriées, de baisser la puissance effective du champ à la valeur la plus basse techniquement possible et, d'ici à fin 2012, d'atteindre en moyenne une puissance du champ de 0,6 V/m".

La session parlementaire promet d'être animée. Car Frick Pepo, seul élu Vert du Landtag depuis les élections de janvier, campe sur ses positions : "Je vais me battre. En tant que médecin, j'estime que le principe de précaution est plus important que les affaires des opérateurs." Leurs menaces ne l'impressionnent pas : "Ceux qui ont remis leurs rapports au Parlement disent qu'il est impossible de parvenir à une émission de 0,6 V/m. Mais il y en a peut-être d'autres qui en sont capables." Et l'opinion publique ? Ce que veulent les gens, c'est continuer à téléphoner. "Ce ne sera peut-être plus possible dans les garages et dans les caves, mais cela restera possible", assure-t-il.

Animés du même esprit de résistance, les deux camps préfèrent ne pas préjuger de l'issue : "Tout est ouvert", résume M. Pepo. "Tout est possible", renchérit Swisscom.

Br. P.

jeudi 21 mai 2009

Les pré-conclusions du Grenelle des ondes

Par Julie Saulnier, publié dans L'Express le 20/05/2009 17:38

Alors que le Grenelle des antennes doit se terminer lundi prochain, LEXPRESS.fr s'est procuré le projet de rapport rédigé par le gouvernement et présenté aux parties prenantes. Panorama des propositions annoncées.

Le gouvernement a remis aux acteurs du Grenelle des ondes un rapport préliminaire avec ses "propositions". Trois axes principaux se dessinent. Les conclusions, discutées ce mercredi après-midi, doivent être entérinées, si accord des parties prenantes, lundi 25 mai.

Information du grand public

Le gouvernement prévoit la création d'un "portail internet gouvernemental" et la diffusion d'une "large plaquette d'information sur les champs électromagnétiques". La volonté d'informer le grand public porte essentiellement sur la téléphonie mobile, à l'origine des inquiétudes.

Il envisage également de "renforcer les dispositions de précaution concernant les téléphones mobiles" via une campagne d'information (menée par l'Inpes) sur les risques liés (ou non) à leur utilisation. Parmi les objectifs: promouvoir l'utilisation d'un kit oreillette et bannir la publicité faisant la promotion des appareils à destination des enfants de moins de 12 ans.

Le niveau d'exposition aux antennes-relais de téléphonie mobile sera davantage relayé par le site cartoradio.fr, qui permet de "localiser les emplacements des sites radioélectriques" et leurs caractéristiques (du niveau moyen journalier au niveau maximum réaliste d'exposition). Dans les zones à forte contestation, le gouvernement envisage d'implanter des "stations fixes mesurant le champ électromagnétique" et de publier les résultats sur ce site.


L'attention thérapeutique


Le gouvernements souhaite que les personnes dites électrosensibles soient mieux prises en considération. Elles se verront par exemple proposer une "prise en charge thérapeutique, médicale et sociale adaptée" à leurs symptômes. Des recherches seront entreprises pour expliquer "ces symptômes et leur lien causal avec les ondes électromagnétiques".

Débat entre les parties prenantes


Le gouvernement propose aussi de mettre en place une "valeur cible correspondant à une exposition moyenne à atteindre dans les lieux de vie". Cette valeur fera office de repère sans pour autant se substituer aux normes actuelles (60 volts par mètre). Les associations, qui veulent réduire ce niveau réglementaire à 0.6, se heurtent aux opérateurs de téléphonie mobile pour qui abaissement du seuil rime avec conséquences matérielles et économiques. "Il semble important de réfléchir à des modalités de financement permettant de lever cette difficulté tout en maintenant la contribution financière des opérateurs", souligne le rapport. L'Association des grandes villes de France plaide notamment pour une expérimentation de la baisse des seuils d'exposition dans les grandes villes. Des désasccords multiples qui promettent des débats houleux.

mercredi 13 mai 2009

Comment vivre avec les ondes des téléphones

Article paru dans Le Monde, le 12 mai 2009.

Vendredi, 7h42. L'Intercity quitte Lausanne pour Genève. Une jeune femme allume ses deux téléphones mobiles. A sa gauche, un homme d'affaires ouvre son ordinateur pour accéder à Internet via le réseau mobile. Les ingrédients sont réunis: un train qui roule à 140 km/h et un réseau de téléphonie de faible qualité, malgré les relais de téléphonie présents dans le train. Les pendulaires l'ignorent souvent, mais c'est dans cette situation que les téléphones émettent le plus d'ondes.

Quelle est la nocivité de ces rayonnements non ionisants? En France, opérateurs, gouvernement et associations se déchirent sur cette question. En Suisse, le débat s'enflamme lors d'oppositions à de nouvelles antennes de téléphonie mobile. "Les limites fixées en Suisse sont dix fois plus restrictives qu'au niveau international. L'ordonnance sur les rayonnements non ionisants est stricte et nous permet d'appliquer le principe de précaution", explique Mirjana Moser, cheffe de la section Rayonnement non ionisant et dosimétrie à l'Office fédéral de la santé publique.

L'on parle ici du champ électromagnétique, mesuré en volts par mètre (V/m). Les limites européennes sont globalement de 40 à 60 V/m, et les suisses de 6 V/m. "Il s'agit d'une limite pour une installation à ne pas dépasser dans les habitations, les écoles ou les places de jeu, poursuit Mirjana Moser. Si l'on se trouve dans une zone couverte par plusieurs antennes, la limite admise est alors de 60 V/m"­. Point capital, cette limite ne tient pas compte des ondes émises par le téléphone, mais que des antennes. Or plus le réseau est de mauvaise qualité, plus le portable émettra d'ondes. Près de l'oreille, des valeurs de 10 à 100 V/m ne sont pas rares. Et ce qui compte surtout, c'est le TAS (taux d'absorption spécifique), qui ne doit pas dépasser 2 W/kg.

Faut-il s'en inquiéter? "Les études montrent que le rayonnement a une incidence sur les cellules, sans que des conséquences sur la santé aient pu être établies, poursuit Mirjana Moser. Il faut donc avoir simplement une utilisation raisonnable des téléphones." Certaines associations demandent un abaissement des limites à 0,6 V/m. La scientifique y est opposée. "Si la puissance des antennes est réduite, les téléphones émettront davantage d'ondes. L'effet serait négatif. En Suisse, la situation actuelle est nettement préférable."

Jean-Michel Poffet, hygiéniste du travail au sein de l'EPFL, partage cet avis. "Nous faisons attention à ce que la couverture du réseau mobile soit bonne partout sur nos sites, y compris sur le futur Learning Center. Plus le réseau est homogène, moins le champ électromagnétique sera important, et moins le personnel sera soumis à des ondes." Jean-Michel Poffet a organisé des conférences pour parler des ondes. "Les études réalisées à propos de leur nocivité ne donnent aucun résultat concluant. Il faut aussi tenir compte du rapport coût/bénéfice de disposer d'un téléphone mobile."

Pas d'incidence négative sur la santé, donc. Mais certaines personnes se plaignent de maux de tête ou de perte de concentration à cause des ondes. Qu'en penser? "En effet, selon les estimations, 5 à 10% des gens s'estiment sensibles, explique Mirjana Moser. De nombreuses études ont tenté, sans résultat pour l'instant, d'établir un lien entre ces ondes et les symptômes. C'est un sujet très délicat.

Les opérateurs de téléphonie mobile ne veulent pas entendre parler d'une réduction des valeurs limites. "Le Liechtenstein a récemment décidé de les abaisser à 0,6 V/m. Les opérateurs vont quitter ce marché, car y exploiter un réseau de qualité devient impossible", explique Hugo Lehmann, qui étudie les rayonnements non ionisants chez Swisscom. La création de réseaux mobiles de plus en plus rapides pour transmettre les données ne risque-t-elle d'ailleurs pas d'augmenter les rayonnements? "Pas forcément, poursuit Hugo Lehmann. L'on voit que, pour une simple conversation, le portable UMTS émet 100 à 1000 fois moins d'ondes que le réseau GSM. Les nouveaux réseaux émettent nettement moins, mais ils sont de plus en plus utilisés pour transmettre des données." L'idée de démonter les réseaux GSM pour les remplacer par de nouveaux réseaux est encore irréaliste, vu le nombre de téléphones uniquement GSM encore utilisés.

Les ondes des réseaux Wi-Fi sont un peu différentes, puisqu'il s'agit d'hyperfréquences, de type 2,5 Ghz, semblables à l'UMTS en téléphonie mobile. Soit presque la même fréquence que les fours à micro-ondes. Inquiétant? "Nous savons que ces ondes ont un effet thermique, confirme Mirjana Moser. On ignore s'il peut y avoir d'autres effets. Je conseillerais de ne pas installer de borne Wi-Fi à proximité immédiate de personnes."
Anouch Seydtaghia

Antennes-relais : Bouygues Télécom à nouveau assigné en justice

France - Trois mois après avoir été condamné en appel à démonter une antenne-relais dans le Rhône, Bouygues Télécom pourrait bientôt connaître à nouveau le même sort. Un vingtaine de parents d'élèves d'une école lyonnaise ont en effet assigné en justice l'opérateur de téléphonie mobile.

Le 23 juin 2009, Bouygues Télécom comparaîtra devant la chambre des urgences du tribunal de grande instance de Lyon. Une vingtaine de parents d'élèves se battent depuis 2 ans pour obtenir le démontage d'une antenne-relais implantée à une trentaine de mètres de l'école Gerson, dans le Ve arrondissement de Lyon.Les parents menacent de retirer leurs enfants de cette école à la rentrée prochaine s'ils n'obtiennent pas satisfaction. "Nous avons fourni de la documentation scientifique et surtout nous avons fait valoir que les parents souhaitaient une réponse avant le mois de septembre" a déclaré Me Franck Heurtrey, leur avocat qui réclame le déplacement de l'antenne à au moins 100 mètres de l'établissement, ainsi qu'une diminution de son taux d'émission.La dangerosité des ondes émises par les antennes-relais de la téléphonie mobile est au coeur des débats du Grenelle des ondes qui a débuté le 6 mai. Opérateurs et opposants attendent beaucoup de ces discussions.

Coup d'arrêt sur le Wifi à l'université Paris III Sorbonne

Un moratoire a été prononcé sur ce mode de connexion.


Le débat sur les ondes n’a jamais été aussi prégnant du fait que l’on s’entoure de plus en plus d’appareils émetteurs ou récepteurs. Quand ce ne sont pas les antennes relais des opérateurs téléphoniques dont la présence est dénoncée, ce sont les bornes Wifi qui sont remises en cause.

A la suite de différentes plaintes un Comité Hygiène et Sécurité s’était déjà prononcé en novembre 2007 pour le cas de quatre bibliothèques parisiennes. Après la tenue d’une réunion similaire, à la Sorbonne, un moratoire a été prononcé sur les bornes Wifi.

Il s’appliquera à tous les bâtiments dépendant de Paris III : la bibliothèque Sainte-Geneviève (5ème), la bibliothèque Sainte-Barbe (5ème), la bibliothèque des Langues Orientales (7ème) et le Centre de documentation de la faculté de Censier (5ème).

Face à la recrudescence de ce type de décisions, le gouvernement a décidé, sous l’impulsion de l’association Robin des Toits, de proposer un Grenelle des ondes. Un test grandeur nature sera mis en place avec une exposition aux ondes électromagnétiques limitée à 0,6 volt par mètre. Six communes se sont portées volontaires pour réaliser ce test.

Pour pallier l’absence de Wifi, un accès filaire est proposé. C’est déjà le cas à la bibliothèque Sainte-Geneviève, situation qui était intervenue à la suite d’un droit de retrait des personnels. Depuis le début 2009 des accès Internet filaires y sont installés.

Quant à la Bibliothèque Nationale de France (BNF), le Wifi est coupé depuis longtemps. A partir d'avril 2008, des connexions filaires ont été mises en place.

Rédigé par Victor de Sepausy, le mercredi 13 mai 2009 à 10h17

vendredi 8 mai 2009

En France, des villes pilotes pour le seuil de 0,6 V/m

Publié dans le Journal de l'environnement, le 7 mai 2009

Mercredi 6 mai, à l’occasion de la première réunion thématique de la table ronde «Radiofréquences, santé et environnement», l'association Robin des toits a proposé de tester dans plusieurs villes pilotes le seuil qu’elle préconise de 0,6 volt par mètre (V/m) d'exposition aux antennes-relais de téléphonie mobile.

Parmi les communes, rurales et urbaines, volontaires pour cette expérimentation, figurent Courbevoie (Hauts-de-Seine), Hérouville-Saint-Clair (Calvados), Le Vigan (Gard) et Niergnies (Nord). Il s'agirait de tester «un système dans lequel les personnes ne seraient jamais exposées à plus de 0,6 V/m», a déclaré à l'AFP Etienne Cendrier, porte-parole de l’association. Ce test concernerait le niveau d'exposition, c'est à dire «la dose que les gens prennent», et pas la puissance des antennes. Aujourd’hui, les valeurs limites d'émission des antennes sont de 41 à 61 V/m selon les fréquences utilisées (1). «Si le seuil de 0,6 V/m était retenu pour l'exposition des personnes à l'intérieur des maisons, il faudrait couvrir la France avec un nombre extraordinairement élevé d'antennes», a fait valoir à l’AFP Jean-Marie Danjou, délégué général de l'Association française des opérateurs mobiles (Afom).

Lundi 4 mai, une école proche d’une antenne-relais a été fermée au motif du principe de précaution, suite à un arrêté de fermeture temporaire pris par le maire de la commune de Château-Thierry (Aisne). L'opérateur Orange avait obtenu de la municipalité «une autorisation d'exploitation à une distance de 98 mètres par rapport à l'école, alors que dans les faits, elle se situe à 68 m de l'école», a indiqué le maire à l’AFP. Les 180 élèves ont été répartis dans les autres écoles de la ville. Le porte-parole d'Orange s’est déclaré «assez surpris» de la décision du maire soulignant qu'il n'existait «aucune réglementation nationale ou européenne évoquant une obligation de distance minimale» entre une antenne-relais et une école.

Denis Baupin, adjoint (Verts) au maire de Paris, qui a participé au nom de l'Association des maires des grandes villes de France (AMGVF) à la réunion du «Grenelle des ondes» a plaidé en faveur d'une réglementation sur la puissance des antennes. Il a aussi évoqué une proposition de l'AMGVF: créer des «plans d'occupation des toits» ou des «plans de déploiement des antennes» municipaux, permettant par exemple de privilégier des mini-antennes.

Jean-François Girard, président des réunions thématiques a indiqué la tenue d’une réunion supplémentaire le 20 mai, quelques jours avant la table ronde finale prévue le 25 mai.

Janine Le Calvez, présidente de l'association Priartem (2) a constaté une volonté d'ouverture et de dialogue. "Le terme 'incertitudes'employé à plusieurs reprises quant à l'impact des antennes démontre une inflexion du débat". Conformément aux attentes des associations, l'Etat s'est engagé à convoquer deux experts scientifiques, Michaël Kundi, épidémiologiste à l’université de médecine de Vienne (Autriche) et Lennart Hardell, professeur en cancérologie à l’université d’Orebro (Suède) ainsi qu'un représentant de la ville de Salzbourg (Autriche) qui impose un seuil de 0,6V/m.

(1) 41 V/m pour les GSM (900 MHz), 58 V/m pour les DCS (1.800 MHz) et 61 V/m pour l’UMTS (2.100 MHz)
(2) Pour une réglementation des antennes-relais de téléphonie mobile

Ils obligent leur HLM à retirer quinze antennes-relais

Publié dans le quotidien La Provence, le jeudi 7 mai 2009

Après 10 ans de combat, des habitants de Pertuis enfin entendus

La conjoncture et le Grenelle sur les antennes-relais ont certainement joué en leur faveur. Les résidents d'un immeuble HLM de Pertuis (Vaucluse), géré par le bailleur social Mistral-Habitat, vivaient depuis plus de 10 ans avec 15antennes-relais au-dessus de leur tête !

"C'est devenu invivable pour les habitants, mais aussi pour les parents qui envoient leurs enfants à l'école à proximité du site, commentait, la semaine dernière, Annick Leduc, présidente de l'association Bellevue, lors de leur manifestation organisée devant l'immeuble du même nom. Le contrat d'engagement entre les opérateurs de téléphonie mobile et Mistral-Habitat arrive à échéance en avril 2010. Il était impensable pour nous de ne pas monter au créneau. Nous avons interpellé la municipalité qui nous soutient depuis le début mais aussi récemment le ministère de Jean-Louis Borloo, qui nous a répondu, et la presse."

Du coup, hier, TF1 est venue réaliser un reportage sur le sujet. Et là, coup de théâtre. Alors que le directeur général de Mistral-Habitat, Lucien Stanzione, nous confiait la semaine dernière ne pas avoir pris position à ce sujet et attendre le conseil d'administration, le discours est aujourd'hui différent. "Michèle Fournier-Armand a confié au journaliste qu'elle ne signerait pas de nouveau contrat en mai 2010 et qu'ils demanderaient le retrait des quinze antennes-relais", annonce avec précaution la présidente de l'association.

La directrice de Mistral-Habitat, Michèle Fournier-Armand, confirme l'information et s'étonne même qu'on l'interroge à ce sujet. "C'est une volonté affichée de ma part depuis que je suis arrivée à ce poste il y a 9 ans, je ne renouvelle pas les contrats", affirme-t-elle avec force. Et d'ajouter: "Je respecte le principe de précaution car nous ne savons pas à l'heure actuelle si c'est nocif pour la santé". Sauf que selon ses informations, les deux opérateurs concernés ne sont pas engagés jusqu'à la même date.

"Bouygues arrive à échéance en 2010 et Orange seulement en 2012. Et je sais, par expérience, qu'ils ne vont pas forcément démonter les antennes. Ils vont certainement faire comme à Avignon et simplement les débrancher". Pour l'heure, les habitants de Bellevue sont rassurés et heureux de cette décision. Aujourd'hui, au journal de 13 heures, ils en auront la confirmation à l'antenne.

Antennes-relais : une école fermée par le maire

Publié le 06/05/2009 09:49 | LaDepeche.fr

Antennes-relais : une école fermée par le maire

Environnement. Le maire de Château-Thierry applique le « principe de précaution».


Alors que s'ouvre aujourd'hui à Paris le Grenelle des ondes ( voir ci-dessous), le maire PRG de Château-Thierry dans l'Aisne, Jacques Krabal, jette un nouveau pavé dans le dossier déjà très polémique des antennes-relais, en posant très concrètement le problème de santé publique.

Il a pris lundi un arrêté de fermeture temporaire d'une école maternelle et primaire de la ville parce qu'elle est située à proximité d'un pylône de téléphonie mobile Orange. Une décision au nom du « principe de précaution». L'opérateur avait pourtant bien obtenu de la municipalité l'autorisation d'exploitation « à une distance de 98 mètres par rapport à l'école»; Mais en réalité, le pylône a été planté à 68 mètres, dénonce M. Krabal qui précise que les négociations pour faire déplacer l'antenne ou cesser son exploitation s'étaient avérées vaines.

Évoquant le «principe de précaution inscrit dans la constitution» et une «recommandation européenne (qui) prévoit qu'à moins de 100 m d'une antenne-relais, il ne peut pas y avoir une école ou une crèche», M. Krabal a pris la décision de fermer temporairement l'école, dont les 180 élèves ont été répartis dans les autres écoles de la ville.

«Il faut parfois savoir taper sur la table pour se faire entendre», a estimé M. Krabal, qui affirme ne pas être «technophobe».

«On est assez surpris de la décision du maire», a de son côté déclaré un porte-parole d'Orange, soulignant qu'il n'existait «aucune réglementation nationale ou européenne évoquant une obligation de distance minimale» entre une antenne-relais et une école et évoquant les obligations légales de couverture des opérateurs. «Nous regrettons la dramatisation de cet événement, d'autant plus qu'il y a des discussions au niveau national pour éclairer le débat» autour des antennes-relais, a-t-il ajouté, rappelant que, selon une étude de l'OMS, il «n'existe aucun élément scientifique sur les effets nocifs» de telles antennes.

l'association «Pour une réglementation des implantations d'antennes-relais de téléphonie mobile», a elle, estimé qu'Orange devait « absolument se remettre à la table de négociation afin qu'une solution favorable à tous puisse être trouvée en urgence pour que l'école reprenne au plus vite ».
Concilier santé et service public

Lancé le 23 avril sous l'égide de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, le Grenelle des ondes - dont la première réunion se tient aujourd'hui sur les antennes-relais - vise à identifier les mesures à prendre pour répondre aux inquiétudes de la population sur l'impact des ondes sur la santé. Une question qui divise les experts. Les cas de particuliers se plaignant de maux de tête, de vertiges et de vomissements et accusant l'antenne placée à proximité de leur logement se multiplient. L'association santé environnement France (Asef), qui représente plus de 1 000 médecins, explique que certaines personnes peuvent être plus fragiles aux effets des champs électromagnétiques, tels les électrosensibles, les travailleurs exposés à des ondes permanentes, les enfants ou les femmes enceintes... Dans le doute, les riverains sont de plus en plus nombreux à faire bloc contre les antennes, et à trois reprises depuis février, les tribunaux ont obligé Bouygues Télécoms, SFR et Orange à démonter leurs antennes ou à renoncer à leur installation.

L'Association française des opérateurs mobiles (Afom) estime, elle, que l'inquiétude «n'a pas de fondement scientifique». Elle rappelle que l'Etat impose aux opérateurs de téléphonie mobile de couvrir la quasi-totalité du territoire. «Nous ne pouvons pas être dans l'obligation à la fois d'installer des antennes-relais et de les démonter», commente son délégué général, Jean-Marie Danjou. De son côté, l'ex-magistrate Eva Joly, candidate aux Européennes, en Ile-de-France sur la liste Europe-Ecologie dénonce «la proximité»des opérateurs de téléphonie mobile avec le pouvoir, en soulignant les rapports entre Nicolas sarkozy et Martin Bouygues...

Rappelons enfin que la possibilité de suspendre l'implantation de nouvelles antennes avait été envisagée par Chantal Jouanno, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, lors du lancement du Grenelle des onde, en attendant les résultats de l'étude en cours de réalisation par l'Afsset (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail) sur l'impact des antennes et des téléphones portables.

Une ville française coupe le Wi-Fi dans les écoles

Article paru dans Le Monde, le 28 avril 2009

La municipalité Modem d'Hérouville-Saint-Clair a annoncé, lundi 27 avril, qu'elle allait couper le Wi-Fi (Internet sans fil) dans les écoles d'ici à la fin de l'année, quatre jours après le lancement du "Grenelle des ondes" à Paris.

"Nous appliquons le principe de précaution. Notre rôle est de protéger la santé des gens", a déclaré le maire, Rodolphe Thomas, lors d'une conférence de presse. Dans cette ville nouvelle de 24 000 habitants située dans l'agglomération de Caen, le Wi-Fi permettait aux écoles de se relier sans fil à Internet, via la mairie. La douzaine de sites concernés aura désormais un accès individuel à Internet.

La municipalité va, en outre, financer une dizaine de mesures de champs magnétiques dans la commune pour un montant total de 4 à 5 000 euros, a ajouté Laurent Mata (Modem), premier maire adjoint en charge du développement durable. L'objectif étant de changer ou déplacer certaines antennes si le champ est trop fort. "Nous irons en justice" si les opérateurs refusent de le faire, a affirmé M. Mata.

Hérouville-Saint-Clair lancera en septembre une campagne sur les précautions à prendre pour se protéger des ondes, à destination de la population, des opérateurs télécoms et des bailleurs "qui perçoivent de 1 500 à 2 500 euros par mois pour la location du toit où est placée l'antenne relais", selon M. Mata. L'ensemble de ces décisions coûtera 15 000 euros à la ville, selon lui.

Le Criirem (Centre de recherche et d'information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques), qui se présente comme la seule association indépendante à faire des mesures de champs magnétiques, a indiqué qu'une vingtaine de mairies en France lui avaient dit prendre de telles mesures.