mardi 21 septembre 2010

Polémique autour de nouvelles antennes relais prévues à Paris

(AFP) – Le 20 septembre 2010

PARIS — Un syndicat d'employés municipaux, une association et les élus Verts de la capitale ont condamné lundi un projet de délibération de la ville de Paris voulant autoriser l'opérateur Free à installer des antennes relais sur les toits municipaux.

Selon cette délibération devant être votée lors du conseil de Paris les 27 et 28 septembre et que l'AFP s'est procurée, "Free Mobile a sollicité la Ville de Paris, en sa qualité de propriétaire de points hauts afin de bénéficier d'un accès à son domaine public, dans des conditions comparables à celles consenties à ses concurrents".

En janvier dernier, Free est devenu le quatrième opérateur de téléphonie mobile en obtenant sa licence de l'Etat.

"Le cahier des charges d'attribution de la quatrième licence d'opérateur 3G oblige notamment le titulaire à couvrir 27% de la population métropolitaine par le service voix dans les deux ans suivant la délivrance de l'autorisation", indique la délibération.

Dans un communiqué, les Verts relèvent qu'à Paris "l'opérateur convoite une cinquantaine de sites publics et quelques 250 toits d'immeubles, soit 300 antennes supplémentaires".

"Le conseil de Paris doit-il prendre le risque d'augmenter encore l'exposition des Parisiens aux ondes électromagnétiques?", interrogent les Verts qui organisent mardi une conférence de presse sur le sujet à la mairie du IIe arrondissement.

Le syndicat Supap-FSU et l'association Robin des Toits ont de leur côté rappelé que "la Ville de Paris avait pourtant renvoyé le débat sur la prolifération d'antennes-relais vers une conférence de citoyens appelée +Ondes, Santé et Société+" lancée par le maire PS de Paris Bertrand Delanoë.

Cette conférence avait, le 18 Juin 2009, préconisé la suppression du Wi-fi dans les bâtiments municipaux, une exposition du public aux champs électromagnétiques à 0,6 v/m (volts par mètre) notamment.

Elle devait aussi donner lieu à une nouvelle charte entre la ville et les opérateurs: "Or, de nouvelle Charte: point. En plus, la Ville de Paris veut accorder satisfaction à un quatrième opérateur en dépit des recommandations des parisiens", ont déploré le Supap-FSU et Robin des toits.

"Bertrand Delanoë veut faire signer cette convention, il a les moyens de changer la donne sur Paris, il ne l'utilise pas", a déploré auprès de l'AFP Etienne Cendrier, porte-parole de cette association.

Contacté par l'AFP, l'opérateur Free a répondu qu'il n'avait "pas de commentaires sur ce sujet".

mardi 14 septembre 2010

"Il y a un lien prouvé entre champs électro-magnétiques, cancers et leucémies"

Article publié dans le journal Métro, France, le 10-09-2010.

Entretien avec le Dominique Belpomme, professeur de cancérologie, qui s'est penché sur l'électro-sensibilité.

Dominique Belpomme est professeur de cancérologie Université Paris-Descartes et président de l’ARTAC, Association pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse.

Pourquoi un cancérologue s'intéresse-t-il aux problèmes de l'électro-sensibilité et aux champs électro-magnétiques ?
Parce qu'il y a un lien prouvé entre champs électro-magnétiques, cancers et leucémies. C'est après des premiers travaux pionniers que nous avons effectués avec des collègues suédois que nous nous sommes aperçus qu'il y a aussi un lien important avec les maladies neuro-dégénératives, et notamment la maladie d'Alzheimer. Le risque de maladie d'Alzheimer, qui peut survenir chez des sujets jeunes, dès l’âge de 45 ans, est d'ailleurs beaucoup plus important que le risque de cancer.

Cela touche beaucoup de monde ?

Depuis l'an dernier, je fais deux consultations hebdomadaires de médecine environnementale et vois entre 10 et 20 nouveaux malades par semaine. Et il y a de plus en plus de parents qui viennent me voir pour leurs enfants qui ont des maux de tête, des troubles de la mémoire, de la concentration ou du langage, avec des problèmes de dyslexie.

C'est un enjeu majeur de santé publique. Il y a en effet toute une pathologie neuro-dégénérative probablement liée à l'ouverture de la barrière hémato-encéphalique par les ondes électro-magnétiques et/ou les produits chimiques. Ces troubles peuvent être mineurs, comme des maux de têtes, ou beaucoup plus graves comme un début de maladie d'Alzheimer.

Que faites vous pour vos patients ?

En nous basant sur une série de plus de 400 malades venus me consulter, nous avons pu mettre au point un test de diagnostic, qui repose essentiellement sur un échodoppler cérébral pulsé et sur des tests sanguins. Ceux-ci permettent de mettre en évidence une augmentation de certaines protéines de stress, qui traduisent, l’existence d’une souffrance cérébrale.

Il s’agit de vrais malades. Je peux donc certifier qu'ils souffrent d'un syndrome d'intolérance aux champs électro-magnétiques (SICEM). Par ailleurs, nous avons mis au point un traitement qui permet de faire régresser les symptômes,

En quoi cela consiste-t-il ?
La base du traitement repose sur trois éléments. D’abord fermer la barrière électro-encéphalique. Nous utilisons pour cela un ou plusieurs antagonistes des récepteurs à l'histamine. Ensuite, stimuler la régénération des astrocytes (les cellules cérébrales) qui ont été détruites par les champs électromagnétiques,. Nous administrons pour cela des tonifiants du système nerveux. Enfin, nous initions une étude testant l’effet des anti-oxydants.

Nous obtenons des résultats intéressants, mais cela ne permet pas d'éviter une rechute potentielle. D'où la nécessité d’ adjoindre à ce traitement des mesures de protection vis-à-vis des champs électro-magnétiques. Cela implique la création de zones blanches, notamment dans les établissements publics et dans les transports en commun. Il faut faire comme pour le tabagisme : interdire le wifi dans certaines zones, comme les bibliothèques. Il faut également interdire l'installation d'antennes-relais près des crèches et des écoles. Il y a des mesures de protection urgentes à prendre, mais qui ne sont malheureusement pas encore appliquées.

Comment réagissent les pouvoirs publics ?

Les mesures concrètes ne sont pas encore au rendez-vous. Mais je ne désespère pas que le ministère de la Santé prenne le taureau par les cornes. De toute façon, il y sera obligé étant donné le nombre croissant de nos concitoyens qui se plaignent des champs électromagnétiques. Le plus tôt évidemment sera le mieux. Mon discours va, il est vrai, à l'encontre les intérêts financiers et économiques, mais on ne peut supprimer les malades pour faire plaisir aux autorités publiques et politiques du pays..

C’est au nom du serment d'Hippocrate que je monte au créneau, car il existe un enjeu majeur de santé publique. Des études montrent que 10 à 50% de la population pourrait être atteinte par une intolérance aux champs électro-magnétiques dans les 25 à 50 ans qui viennent. Il faudra un jour payer la facture si nous ne prenons pas les mesures de précaution et de prévention qui s’imposent dès maintenant.

Vos alertes trouvent-elles un écho dans le corps médical ?

Il y a beaucoup de médecins qui ne connaissent pas encore cette pathologie.et donc qui dénient l'évidence. Mais un nombre croissant comprend qu'il se passe quelque chose, et m’adresse des malades. C'est sur eux qu'il faut s'appuyer et c'est pour cela que j'organise, en avril 2011, le 3e colloque de l'appel de Paris à la maison de l'Unesco, qui sera suivi d'un cours intensif pour former les professionnels aux pathologies environnementales.

L'ARTAC a besoin de vos dons : www.artac.info